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ARCHITECTURE ET MAÎTRES D'OUVRAGE EN AQUITAINE

vendredi 30 juillet 2010

Point de vue

On va trop vite aux belles images

Frédérik Dain, a

rchitecte associé,

Hobo architecture


Ceux qui visitèrent l’exposition consacrée à Renzo Piano, par arc en rêve centre d'architecture, se souviennent peut-être d’avoir vu une petite maquette remise lors du concours par les futurs lauréats du centre Georges Pompidou.

En ce temps là, on pouvait encore gagner un concours d’architecture avec une formalisation digne d’un étudiant en architecture de 3ème année.


A l’exposition, le contraste était d’autant plus frappant que la suite présentait le travail époustouflant de développement du projet au travers d’une série de maquettes et dessins prouvant que pour réaliser un bâtiment comme Beaubourg, il fallait « mouiller sa chemise » et que passer du concept « d’usine de la culture » à une réalisation pareille nécessitait un processus lent de développement avec itérations multiples.


On peut se poser la question du niveau de définition qu’un jury de concours exigerait pour désigner le lauréat d’une consultation équivalente en 2010.


Pour sûr, qu’une batterie d’images de synthèse, voir une visite virtuelle interactive accompagnée d’une maquette avec force détails sérigraphiés et découpe chimique, mais aussi un solide dossier technique avec bilan thermique dynamique et bilan carbone prévisionnel… bref une conception totalement achevée avant de l’avoir à peine effleurée.


Honnêtement, en 2 à 4 mois de concours, il est impossible de définir un projet au niveau auquel le demande les règlements de consultation. C’était déjà vrai il y a trente ans, et c’est encore plus vrai aujourd’hui, alors qu’il faut compiler et synthétiser les données d’entrées du cahier des charges des projets actuels, les contraintes environnementales, sanitaires, confort, réglementations, performances, économie…


Le hic c’est que les jurys et maîtres d’ouvrage sont logiquement attirés par les projets les plus définis. Les schémas et les concepts demandent des commentaires, des explications, alors qu’une belle perspective d’insertion dans le site… ça parle tout seul !


La conséquence, est que le lauréat, avec sa belle image sous le bras, débutera la période de développement avec toute son équipe de consultants en ayant sacralisé son projet dans une iconographie le rendant quasiment intouchable.


Toucher l’image, c’est toucher le projet choisi, et donc, remettre en cause le choix du jury, donc… patatras, le code des marchés publics sur le dos.


Bien sûr, quelques fois ça ne fait pas de mal d’avoir une image à sortir du portefolio, chaque fois qu’un malveillant veut remettre en question un gabarit ou une façade jugée trop vitrée, pour le bilan thermique global ou le budget, mais sincèrement est-ce que ce n’est pas prendre le problème à l’envers, surtout à l’aube d’une démarche de projet qui se veut de plus en plus s’engager dans des garanties performentielles, à assumer par les concepteurs voir des concepteurs / constructeurs ?


Aux maîtres d’ouvrage qui ne le sauraient pas encore, je dis que les images séduisantes des concours d’architecture en disent souvent beaucoup plus, qu’elles ne savent réellement, et qu’il faut laisser au projet le temps de se dessiner.





mardi 13 juillet 2010

Quiksilver à Saint Jean de Luz

Mercredi 7 juillet, une visite peu ordinaire pour les adhérents d'AMO Aquitaine!
L'extension du siège social de Quiksilver à Saint Jean de Luz, réalisée par Patrick Arotcharen, architecte.

La matinée de débat, avec l'architecte et Maritxu Darrigrand représentant le maître d'ouvrage, a révélé une stratégie d'entreprise innovante, et les conditions d'une collaboration complice s'appuyant sur la capitalisation des expériences et une commande ouverte.

L'après midi était consacrée à la visite du site, étendu sur 15 000 mètres carrés, témoin d'un travail fin, étroit et suivi entre l'architecte, les entreprises, le bureau d'études, la paysagiste,…au service de la qualité architecturale.